mercredi 17 mars 2021

Un dernier tour de 90 kilomètres

Voici une dizaine de jours, j’ai participé à la légendaire Vasaloppet. En contemplant les forets de pins et les lacs gelés suédois, j’ai pris temps de penser à ces dernières années sur les skis et toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans cette aventure. Un sentiment de plénitude et de bonheur m’a envahi au moment de tourner la page du ski de compétition qui représente une grande partie de ma vie.


Les jeunes spatules, années 90

Tour de ski 2019


C’est simple : depuis que je marche je suis sur les skis. Et je souris en pensant à tout ce que le ski et le sport de haut niveau m’ont permis de vivre. J’ai rencontré des personnes merveilleuses, j’ai contemplé des paysages magnifiques, j’ai traversé des émotions multiples, je suis tombée, je me suis relevée, j’ai appris à mieux me connaître et à gérer des moments difficiles pour mieux vivre et apprécier les moments de réussites et de bonheur.

Finale de la Coupe du Monde, Falun 2011

Relais Olympique chocolaté, Aurore, Célia et Coraline, 2014

« On sait où on va quand on garde sa trace » confiait un peintre et humaniste de mon pays, explorateur des blancs de la neige. Alors aujourd’hui, je suis heureuse d’avoir pu explorer ce monde du ski et d’avoir gravi les échelons uns à uns de la compétition, des pistes du Larmont aux spectaculaires vallées des Grisons. J’ai pu vivre le rêve olympique en Russie et conquérir une quatrième place avec trois filles – Aurore, Célia, Coraline - fantastiques, j’ai pu accrocher une cinquième place lors des Championnats du monde disputés sur les terres rouges de Falun, je retiendrai aussi ma huitième place en coupe du monde dans les hauteurs de Davos, mes titres nationaux, mes victoires sur les marathon de l’Engadine, et, bien sûr, sur la Transjurassienne.

 

Sotchi 2014


Marathon de l'Engadine, 2016


Ce dont je suis peut-être la plus fière est d’avoir d’avoir réussi le pari de combiner ma vie de maman et le sport de haut niveau en revenant une première fois, après la naissance d’Even, avec une 13 ème place aux jeux olympiques de Pyang Chang et de belles places en Coupe du monde et aux mondiaux, et la seconde fois, après la naissance de Stina, en découvrant le circuit Vissma ski classique. Malgré le caractère inédit de cette saison, disputée uniquement en style classique, ce fut sûrement l’un des hivers les plus drôles que j’ai vécu.


Transjurasienne, avec Even, 2019

 

Au moment d’ouvrir un nouveau chapitre, je pense à mes parents et ma famille, à mon grand-père, qui m’ont appris à aimer le ski et soutenue et confortée dans ma vie d’athlète. Je pense aussi à Mathias, mon mari, d’abord coéquipier, puis qui m’a encouragée à poursuivre mes rêves tout en étant un super papa. Merci à mes entraineurs exceptionnels, Arnaud, Anaël, Olivier, Maxime, Daniel, Manu, Philipe, qui m’ont accompagnée et fait grandir dans le haut niveau, merci à mes coéquipères et coéquipiers qui ont toujours été là pour partager entrainements, courses et émotions, merci à mes sept équipes, mes sept familles ces vingt dernières années : l’Equipe de France de ski, l’Equipe de France militaire de ski, le Team Décathlon expérience, le Team Crédit Agricole Franche-Comté (Team Grenouille), Franche-Comté Ski de Fond (Les Oranges), Le Club de ski de Pontarlier (le CSRP) et le Comité de Ski du Massif jurassien.


Pyeongchang, 2018

 

Sotchi, avec Aurore, 2014


Je remercie aussi mes sponsors et les associations qui ont cru en moi et m’ont accompagnée dans mes projets et mes rêves de ski. Parmi eux, Je pense à l’entreprise Lacroix Emballages, à Salomon, à Julbo à la ville de Pontarlier, et KV+, ils ont été à mes côtés depuis le début et ces dernières années.

 

Merci à tout ceux qui m’ont soutenu lors de ce voyage, qui m'ont accompagnée sur les skis, m'ont encouragée sur le bord des pistes. Je suis heureuse et part légère vers le monde d’après, en m’imaginant toujours retrouver mon monde du ski le temps d’une sortie ou d’un week-end. Car je pense que l’on a rien trouvé de mieux pour vivre et évoluer dans cet environnement fragile et sensible de l’hiver.

Anouk***


Printemps, avec Mathias, Even et Stina, 2021,


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